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Photo du rédacteurPierre SUAIRE

La Tour Eiffel, symbole de la Révolution industrielle, de Paris et de la France

Il y a 135 ans, débutait la construction du monument le plus célèbre de la capitale française. Le 28 janvier 1887, étaient posés les premiers éléments des fondations de l’édifice métallique. En près de 26 mois, s’achevait l’élévation de la plus haute structure du monde avec ses 300 mètres. Le premier enjeu pour son promoteur, Gustave Eiffel, était de bâtir une structure capable de résister aux aléas (notamment au vent), avec un choix soigné en termes de matériaux et d’organisation architecturale. L'aspect esthétique de l'édifice passait au second plan, ce qui ne manqua pas de susciter l’indignation de nombreux intellectuels envers « l'inutile et monstrueuse Tour Eiffel » (Le Temps du 14 février 1887). L’ingénieur répondit sur les intérêts techniques, industriels et scientifiques qu’apportait cette gigantesque tour d’observation.


Principale attraction lors de l’inauguration de l’exposition universelle le 31 mars 1889, elle fit venir de nombreux curieux. Son succès populaire (déclinant certes pendant une vingtaine d’années) ainsi que sa mise à disposition des autorités pour des expériences scientifiques, pour de la radiodiffusion et pour la télégraphie sans fil, contribuèrent à préserver l’édifice de la destruction originellement prévue. Le sémiologue Roland Barthes analyse la puissance subversive de la survenue de la Tour dans un Paris millénaire en raison de « la hardiesse de la conception, la nouveauté du matériau, l’inesthétisme de la forme, la gratuité de la fonction » (1964). Ainsi, la Tour Eiffel devient le symbole par excellence de la modernité et ses innombrables reprises dans les arts en font un lieu majeur de la culture.



Encore de nos jours, cette « dentelle de fer » incarne pleinement la France à l’international : en effet, en plus d’être le décor d’événements politiques, culturels, sportifs et festifs majeurs, celle-ci peut devenir à l’occasion un véritable représentant de la France. Ainsi, elle revêt une dimension évocatrice de différents événements, à l’instar de ses variations d’éclairage observées lors du mois de novembre 2015. Au lendemain des attentats, celui-ci est éteint pendant deux soirs pour témoigner du deuil national. Pendant les deux semaines suivantes, la Tour se pare des couleurs tricolores et de la devise de la ville de Paris « Fluctuat Nec Mergitur » (« battu par les flots mais ne coule pas »). Le 30 novembre, la « dame de fer » se transforme en un étendard vert pour mentionner l’ouverture de la COP 21 et ses enjeux internationaux.


Pour aller plus loin :


* « Histoire de l’édification de la Tour Eiffel, il y a 130 ans », sur le site Retronews de la Bibliothèque Nationale de France.

* « Invraisemblable Tour Eiffel », Jean-Pierre Navailles, L’Histoire, octobre-décembre 2000 ;

* « L'histoire de la construction de la Tour Eiffel », vidéo du Musée de l’Histoire du Fer de Nancy, 14 mars 2018 ;

* « La Tour Eiffel, histoire mouvementée d’un chef-d’œuvre vertigineux », Caroline Mathieu, Connaissance des Arts, 15 décembre 2020 ;

* « Tour Eiffel : la construction de la mythique Dame de fer racontée par la presse de l'époque », Émeline Férard, Geo, 27 octobre 2021 ;

* « La Tour Eiffel », sur le site Gallica de la Bibliothèque Nationale de France.

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