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Café-débat "Pourquoi se taper dessus ?"

Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Pour son premier événement à Caen, Histoire d’en Parler vous convie à un café-débat intitulé « Pourquoi se taper dessus ? » le samedi 19 avril de 14h30 à 16h au Bar de la Fac.

image faisant la promotion du café-débat "Pourquoi se taper dessus ?" organisé par l'association histoire d'en parler avec comme image d'illustration la gravure intitulée Execution de la reine Marie Antoinette (1755-1793) le 16 octobre 1793, guillotinee place de la Revolution (Place de la Concorde, au fond : l'Hotel de la Marine) a Paris

Cet événement se déroulera en trois temps avec tout d’abord un retour sur la notion de violence et comment elle se manifeste qui sera suivie d’une présentation autour de l’étude de la violence en mettant en rapport les représentations et l’historiographie. Enfin, la rencontre se clôturera avec un échange construit autour de remarques et questions posées par le public.

 

Les intervenants


Ce café-débat réunira trois universitaires de l’Université Caen-Normandie dont les travaux de recherche sont liés aux notions de conflit et de violence.


Octave Moreau, doctorant contractuel au sein du laboratoire HisTeMé (Histoire Territoires Mémoires)

photo d'Octave Moreau

Actuellement en troisième année de thèse sous la direction de Thomas Hippler (PU – Université de Caen-Normandie, HisTeMé), il étudie le rapport au passé des Normand·es face aux bombardements aériens alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il étudie notamment la manière dont les civil·es ont vécu les bombardements anglo-américains mais également comment cette violence et le discours qui l’entoure (afin de la légitimer ou non) évolue et est transmis aux générations suivantes au travers d’une approche du rapport à la violence qui s’inscrit dans le cadre de l’histoire culturelle, de l’histoire des sensibilités et des études de mémoire.


Pour Octave Moreau, la recherche d’un pouvoir toujours plus grand et la volonté de « marquer l’histoire » de quelques-uns sont les principales raisons pour lesquelles on se retrouve à « se taper dessus ». Il prend notamment l'exemple de l'armée aérienne, initialement pensée comme l'arme absolue permettant de garantir la paix humaine en raison de sa capacité de rayer de la carte des villes, des régions ou des pays entiers en une seule attaque, dissuadant ainsi tout type de conflit. Cependant, il y a eu à l'inversion une course à l’armement toujours plus grande, avec même aujourd'hui le développement d'arme atomique "tactique" et donc, en théorie, de "faible intensité". Octave Moreau affirme qu'il s’agit surtout de récits produits par les dominants afin de légitimer des conflits leur permettant d’assouvir leur ambition dans lesquels des millions de civil·es se retrouvent piégé·es.

 

Hugo Fresnel, Docteur et ATER en histoire médiévale

Photo de Hugo Fresnel

Ses travaux d’histoire politique portent en particulier sur la violence dans les mondes normands médiévaux dans lesquels il cherche à appréhender la violence médiévale du point de vue de l’anthropologie historique. L’objectif est de déterminer quelles sont les violences que les sociétés jugent légitimes, ou au contraire illégitimes. Chaque société accepte une part de violence (limitée, même au Moyen Âge), ce qui crée des normes de la violence qui peuvent être contestées, remodelées ou transgressées, en fonction des rapports de force mais aussi du point de vue de la source.


Pour Hugo Fresnel, si on « se tape dessus », c’est d’abord pour des questions d’honneur, une notion large qui englobe en fait tout ce que doit faire un individu en fonction de son statut social. On fait ainsi beaucoup la guerre, mais c’est une activité légitime. On va aussi être violent dans des conditions moins légitimes, quand on considère qu’on doit réparer son honneur. Ainsi, le prince est aussi violent pour affirmer son pouvoir mais aussi pour répondre aux attentes de ses sujets, en particulier dans la justice.

 

Félix Brêteau, ATER en histoire moderne et contemporaine

Photo de Félix Brêteau

Après avoir passé l’agrégation d’histoire, il a réalisé une thèse sur les enquêtes de police pendant la Révolution française à Caen.

 

Afin d’étudier la violence, Félix Brêteau a analysé les nombreux dossiers de procédure des tribunaux pénaux aux Archives départementales du Calvados. Avec un corpus de 1665 dossiers, il a pu faire un état des infractions et estimer la place des violences dans les rapports sociaux pendant la Révolution française à Caen.

 

"Se taper dessus" peut prendre de multiples formes, ce qui s'accore avec la Révolution, pendant laquelle les violences sont multiples. La violence s’inscrit tout d’abord dans les rapports sociaux au quotidien. Mais la Révolution politise aussi ces rapports et crée de nouvelles violences.

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