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« L’histoire m’apparaît de plus en plus comme une clef de compréhension de l’humain, et du monde » - Rencontre avec Sophie Laribi-Glaudel

27/06/2020
Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Sophie Laribi Glaudel, je suis docteure en histoire et professeure agrégée d’histoire au Lycée Claude Gellée d’Épinal. J’assure également des charges de cours en histoire grecque à l’Université de Lorraine.

Vous avez bien voulu présenter une conférence, ayant pour titre " D’Iphigénie aux Vierges locriennes. Les sacrifices d’enfants dans le monde grec : topos littéraire ou réalité historique ?" durant le Printemps de l’Histoire-géographie, quelles sont vos attentes ?

Mon objectif est de proposer une synthèse sur le motif des sacrifices d’enfants dans les récits mythologiques grecs, ainsi qu’une réflexion sur les usages de ce topos.

Qu’est-ce que l’Histoire pour vous ?
Sophie Laribi Glaudel (photo).png

Crédits photo VM/Victor SALVADOR

L’histoire m’apparaît de plus en plus comme une clef de compréhension de l’humain, et du monde.

Pourquoi avoir choisi de travailler sur l’Histoire antique ?

Je suis fascinée par l’Antiquité depuis l’enfance. J’étais en effet abonnée à ArkéoJunior lorsque j’étais au primaire ! Au collège, j’ai découvert le latin puis le grec, et ma passion s’est confirmée grâce à la fréquentation des textes anciens.

Pouvez-vous décrire rapidement votre parcours scolaire puis universitaire ?

J’ai obtenu un bac L option lettres classiques puis je suis passée par la prépa littéraire du Lycée Poincaré. J’ai ensuite rejoint la fac en histoire. J’ai obtenu un master en histoire ancienne, que j’ai consacré aux rites de naissance en Mésopotamie, et j’ai passé les concours (CAPES et agrégation). Après avoir commencé à enseigner dans le secondaire, je me suis inscrite en thèse sous la direction du Professeur Christophe Feyel, toujours à l’Université de Lorraine.

Quelles ont été les motivations pour commencer une thèse ?

J’ai envie de poursuivre ma carrière dans la recherche. Je suis en effet convaincue que l’enseignement doit se nourrir de la recherche et de ses méthodes. En outre, la recherche implique de savoir se remettre en question, d’interroger ce que l’on croit savoir. L’exercice n’est pas toujours agréable, mais il me semble indispensable.

Qui a choisi votre sujet de thèse ?

J’ai choisi moi-même mon sujet de thèse, évidemment en collaboration avec mon directeur de thèse.

Quelles ont été les principales difficultés de la thèse ? Votre moment préféré (à part la soutenance bien entendu) ?

J’ai mené ma thèse en travaillant à temps plein en lycée. Le plus difficile fut de tenir la distance en menant tout de front. J’ai toutefois eu la chance de bénéficier d’un congé formation d’un an qui m’a permis de finir la rédaction dans les meilleures conditions possibles.

J’ai obtenu plusieurs bourses qui m’ont aidée à avancer dans mes travaux. Tout d’abord, la Fondation Mustela m’a accordé une bourse doctorale en 2016. Cette dotation m’a permis de financer une grande partie de mes voyages d’études. J’ai également obtenu deux années consécutives une bourse de l’École française d’Athènes ainsi que celle de la Fondation Hardt pour l’étude de l’Antiquité classique.

Les meilleurs moments de ma thèse furent, sans conteste, ces séjours de recherche au cours desquels j’ai pu rencontrer et échanger avec d’autres doctorants ainsi qu’avec des chercheurs français et étrangers. J’ai en outre développé pendant les mois passés en Grèce un attachement très fort pour ce pays.

Aujourd’hui comment mettez vous les résultats de votre thèse au service de votre enseignement dans le secondaire ?

J’ai dorénavant une approche plus rigoureuse des documents et de leur étude. J’essaie de montrer aux élèves que, ce qui compte en histoire, ce sont les documents davantage que le cours. Dans le secondaire, nous avons souvent tendance à les utiliser uniquement dans le but d’illustrer la leçon. Pourtant, tout doit partir de nos sources : que nous disent-elles, où nous amènent-elles, dans quel contexte s’inscrivent-elles, comment pouvons-nous les confronter pour en tirer du sens ?

Il y a environ un an, plusieurs scientifiques dont des historiennes, ont critiqué le manque de parité dans la recherche scientifique. Que diriez-vous à une jeune fille qui hésite à s’engager dans la recherche ?

Il ne faut jamais s’autocensurer : nos travaux comptent, ainsi que notre expertise.

La conférence de Sophie Laribi-Glaudel aura lieu ce mardi 30 juin à partir de 18h sur Zoom à l'adresse suivante :

https://us02web.zoom.us/j/84905256183  

Pour plus de renseignements, rendez-vous sur cette page : https://www.histoiredenparler.com/event-details/les-sacrifices-denfants-dans-le-monde-grec.

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